Comment développer une mentalité «anti-balle» pendant la crise camerounaise?

Que faites-vous lorsque votre ville natale devient un lieu en proie au chaos constant? La première pensée est de s’enfuir. Mais pour aller où? Nous ne pouvons pas contrôler tout ce qui se passe à l’extérieur, mais la seule chose que nous pouvons contrôler, c’est notre esprit (état d’âme). La façon dont nous réagissons aux situations dépend de la qualité de notre esprit. Lisez cet article pour savoir comment développer une mentalité «anti-balle» pendant la crise camerounaise?

Peur, doute et panique

Je viens d’un endroit qui était autrefois une référence de la paix mais qui est aujourd’hui devenu un carrefour de la violence quotidienne. Bien que la possibilité de fuir puisse sembler la meilleure option, de nombreuses questions me viennent à l’esprit dans cette chaleur influente de la crise anglophone au Cameroun. Qu’en est-il des objectifs que tu as pour l’endroit où tu as passé toute ta vie? Où iras-tu si tu pars? Peux-tu vraiment fuir ton esprit?

Cette crise a commencé par une manifestation pacifique contre le gouvernement en raison de la marginalisation (de la minorité anglophone opposée à la richesse de la majorité francophone) et une demande de retour au fédéralisme. Comme c’est le cas pour toutes les manifestations qui ne sont pas gérées de manière efficiente, cette situation s’est aggravée, de la paix à la violence et à la quête de la sécession d’hostilités. Pendant que cette bagarre persiste, l’homme que je suis, est celui qui finit par être confus au milieu des deux partis violents.

Cet état d’esprit, composé de la peur, de doute et de panique, est celui qui est partagé par plusieurs membres de ma communauté. Ainsi, lorsque vous regardez autour de vous et que vous réalisez qu’il n’y a pas besoin de s’enfuir parce que les enjeux et l’amour pour la patrie l’emportent, la seule solution est de trouver un moyen de faire face à la situation. Cette conception est ce qui m’a conduit à faire un voyage de rétrospection où j’ai décidé de faire appel à un savoir-faire acquis dans un pays très éloigné de chez moi.

La Visualisation et le jardin de fleurs

Avec un groupe de jeunes épris de paix, nous avons créé le club de La paix de Buea, dont l’objectif est de permettre aux jeunes d’être calmes et résilients face aux coups de feu fréquents dans le quartier. Nous utilisons la méditation ou la pleine conscience, un outil de gestion mentale que j’ai appris en Thaïlande pour aider l’esprit à se déconnecter de l’environnement physique négatif. Cet outil nous aide également à créer une autre réalité imaginaire que chacun de nous visualisons pour ressentir le plaisir d’être dans un environnement positif comme sur la plage, dans un jardin de fleurs ou partout où nous aimerions être.

La preuve que la paix intérieure est la solution

Cet exercice mental a prouvé son efficacité en ce sens qu’il aide véritablement les participants du club à mieux gérer la situation chaotique de notre communauté. Lors d’une de nos rencontres, un participant nommé Joy déclare: « Je me sentais comme si je flottais, léger comme un ballon pendant l’exercice. Le mal de tête avec lequel je suis entré est soudainement parti! ». Beaucoup d’autres ont déclaré que l’exercice leur a donné un sentiment de liberté et de paix au lieu de la peur constante et de l’énergie négative engendrées par le son des coups de feu.

En définitif, le chaos n’a pas pris fin dans la région, mais nous, les membres du club, ne ressentons pas l’effet comme d’autres parce que nous savons comment contrôler notre état d’âme. Par conséquent, la méditation est devenue un gilet par balle pour notre esprit. Nous espérons que nous pourrons atteindre plus de personnes avec cette approche de la paix fondée sur l’intérieur.

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